samedi 16 décembre 2006


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Sunday, November 19, 2006

Réponse à Michel Jeury

Réponse à Michel Jeury, écrivain de science fiction, par Hélène Larrivé, prof de philo

Le concept de "système technicien" ne veut rien dire ou dit beaucoup plus: la question est son interaction avec d'autres systèmes, (celui du profit, ou de la dictature du sexe et de l'esthétique...) Si l'homme des sociétés industrielles consomme de nos jours 300 litres d'eau par jour, c'est: UN parce que la technique le rend possible, DEUX, parce qu'à partir du moment où une chose est possible, elle est permise, TROIS parce qu'à partir du moment où elle est permise, elle est acquise (il n'y a alors de limite qu'économique). Donc le gugugs qui veut séduire des femmes et qui ne ressemble pas à Kevin Kosner sera persuadé (parce que le système du profit l'en aura persusadé) que, s'il ne peut avoir sa plastique, en revanche, il peut avoir sa piscine (ou son after shave). Il travaillera donc plus ou différemment etc...

Une chose rêvée et utile deviendra souvent possible et une chose possible sera acquise


La question de la technique est celle ci : une chose seulement possible sera un jour forcément réalisée. Car le système du profit l'aura absorbée. Ce qui est dangereux est donc l'inter relation, la structure, (ou le super système de profit qui englobe les autres) et non un système particulier. S'il n'y avait pas eu la possibilité de gazer 1000 hommes par jour, les nazis ne l'auraient pas fait. Mais l'inter action joue aussi dans les deux sens: lorsqu'une chose paraît nécessaire (selon une idéologie), elle deviendra possible (on s'arrangera pour qu'elle le devienne.) Il semblait nécessaire aux nazis d'éliminer les juifs: ils le rendirent possible. L'interaction idéologie / technique joue dans les deux sens. Le drame, (ou le bonheur) c'est la rencontre (parfois accidentelle) entre une technique et une idéologie.

Le profit


Reste que le système du profit ou supersystème, coiffe le tout, soit comme point de départ, soit comme absorbeur: les juifs gazés furent utilisés jusqu'à plus soif: cheveux, dents, graisse, argent surtout au préalable... non pour le profit en soi, mais pour alimenter la guerre (armes etc...), la guerre elle même issue du profit (la misère de l'allemagne reliée au traité de Versailles qui l'avait saignée.) La superstructure dévore même le système idéoloqique qui semble tout puissant dans ce cas comme dans tous les totalitarismes. L'argent, le nerf de la guerre! (les nazis le savaient et ils récupéraient tout des juifs gazés!)... le nerf de la guerre, il l'a été en effet, mais dans le bon sens à la fin : ce ne sont pas les résistants qui ont vaincu la peste noire, même s'ils ont sauvé l'honneur et ponctuellement des hommes, mais les tanks des américains... et le nucléaire! La fin de la peste brune fut le fait des tanks de Patton, (des spitfire des anglais et des orgues dites de Staline..) + de la bombe (mise au point par des juifs allemands, le symbole est fort!)+ de "Gustave Nouvel" (autre symbole, excusez-moi de le prendre, il est si petit, mais justement). En proportion inégales. Dans l'ordre: le supersystème du profit, (les amerloks); de la technique qui lui est associée (à partir du moment où une chose semble nécessaire, elle est réalisée et sera utilisée: la bombe); de l'idéologie, loin derrière (massacrer des juifs est mal -ou bien, c'est selon-.)

Vertige


Mais une chose qui semble nécessaire... Là, cela peut être n'importe quoi, évidemment, en fonction de l'idéologie. A suivre...
Et n'oubliez pas l'Iran SOS !!!
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Saturday, November 18, 2006

L'homme et le système

Peut-on parler de système technicien ?


Un système (ensemble, en grec) est une construction théorique (théorie signifie suite, en grec) expliquant un phénomène ou une problématique (physique, philosophique). Il part souvent de propositions, de principes (vérifiés ou admis) qui forment des prémisses, puis des attributs ou conclusions qui s'ensuivent logiquement ce qui forme un corpus. Il s'élabore en couches minces petit à petit à partir d'éléments initiaux (par exemple l'axiome d'Euclide.)

Systématisation et réduction


Un système assure une fonction, qu'elle soit cognitive (le système euclidien) ou purement pratique. C'est un ensemble d’éléments suscités à partir de quelques uns, nécessaire, ou que l'on a cru tel, qui se coordonnent pour concourir à un résultat. La notion enferme le rassemblement: donc parfois la réduction à un même dénominateur. C'est ce qui fait dire aux anarchistes qu'il faut se méfier des systèmes, qu'ils soient épistémologiques ou pratiques, philosophiques, éthiques ou politique. Dans un système, on a le tout donné, (ou on le croit) à partir de prémisses assez sommaires le plus souvent, sans possibilité de remise en cause. "A" entraîne B qui entraîne C etc... (Un système fonctionne comme une route tracée; il est d'essence totalitaire.)Mais c'est (heureusement) bien souvent un leurre issu de la facilité (la paresse intellectuelle), un démiurge suscité qui engloberait le tout -cela rassure-. Les marxistes incriminent le système capitaliste. Mais le marxisme est aussi un système. L'émergence du concept de système est reliée au phénoménisme: il s'agissait -plus ou moins- de faire de la philosophie une science, c'est à dire au départ de s'attacher aux phénomènes (et non aux noumènes), de découvrir des lois qui permettraient en toute occasion comprendre les phénomènes (et/ou de bien se conduire). C'est en fait de la sociologie.Ces phénomènes s'organisant formaient (ou on le pensait) un système, mais d'emblée le parti pris était déjà systématique !

L'humain est-il réductible au système? La structure


L'humain, peut-être, l'homme, en aucun cas. Mais le tout n'est pas réductible à sa somme des parties: un groupe social fonctionne comme une chose, parfois prédictible. L'économie est compatible avec la notion de système (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'erreur dans la démarche marxiste ou systématique en général). Car les systèmes s'interpénètrent et interagissent en structure: et tout dépend de notre vision, ou plutôt de ce que nous avons privilégie en tant qu'objet. Devant l'infinité de données, quelques unes seulement sont choisies par le système. Demeurent les autres. D'où, à la fois une bonne connaissance d'un domaine spécifique... et de possibles erreurs par ommission... voire un parti pris irréconciliable. A l'opposé de la notion, l'individualisme. Ou le structuralisme, qui la dépasse (donc qui n'est pas totalement opposé.)


La technique peut-elle être un système ?

Peut-on parler du système technicien ? La technique est l'art de combiner et d'inventer des outils à partir d'éléments existants réellement, détournés de leur sens ou essence primitive (l'atome en ce sens est un outil.) par exemple, la vis d'Archimède est une technique originale qui transforme un mouvement circulaire en mouvement ascendant. A partir du moment où l'homme a transformé un objet (ou l'a crée) pour en faire un usage non prévu dans la nature, il est devenu technicien: c'est à dire depuis toujours si on définit l'homme comme faber. La technique est l'essence de l'homme. Cependant, elle le déborde immédiatement; c'est donc aussi un phénomène qui semble agir à son propre compte. Un système ? Un système suppose le relier de deux éléments au moins. Donc lorsqu'on parle de la technique comme d'un système, on parle en fait du couple homme- technique, ou technique-idéologie, voire technique-capitalisme ou encore progrès-régression, ou encore tous les quatre etc... Là en effet, on peut avoir un système: celui du renforcement de l'homme associé au désir de profit, de la déshumanisation, de l'unidimension, de la castration.

Homo faber

Il y a interrelation: c'est l'homme qui fait la technique mais c'est aussi la technique qui fait l'homme... qui va encore inventer de la technique pour satisfaire le nouvel homme qu'il est devenu etc... L'homme dépassé par sa créature; un phénomène récent? En un sens, avec l'atome... Mais le phénomène est banal (la mythe du Golem à cet égard est très significatif.) La technique serait notre esclave; soit, mais dans la dialectique du maître et de l'esclave, à la fin, c'est le maître qui, dépendant, devient l'esclave de son esclave...

Le pouvoir

Mais le phénomène le plus important est celui du pouvoir: la technique n'est rien en elle même (du moins dans sa dimension actuelle) elle dépend seulement de ce que l'homme en fait. De celui qui la domine : le technicien, le savant, l'inventeur. Mais il est vrai que son principe étant unificateur, relieur, en germe, elle est uniformisante et totalitaire ou totalisatrice. Esclavagiste aussi car celui qui la détient tient le pouvoir absolu. On peut dire de la technique que c'est paradoxalement parce qu'elle est utile, bénéfique, indispensable parfois qu'elle est devenue dictatoriale et totalisatrice. La technique ou la mort: c'est ce que vit dans le tiers monde celui qui meurt de paludisme alors qu'il y a des médicaments qui le soignent. Car le système capitaliste fait parti du système technicien; à la limite,c'est le même (si l'on considère l'argent comme une organisation technique.)C'est la course au profit ET L'IDEOLOGIE qui conduisent à privilégier une technique et à négliger une autre: moins rentable? Moins dans le sens de l'idéologie, plutôt. Exemple: les femmes meurent moins en couche depuis l'invention des antibiotiques. Mais ils ne furent pas inventés pour elles. Elles n'ont fait qu'en bénéficier. La preuve: les chiffres qui ont spectaculairement baissé demeurent ensuite à peu près stables. Il y a peu de recherches en obstétrique. En revanche, les recherches sont nombreuses sur les maladies masculines spécifiques, et efficaces, forcément, ainsi que sur les reproductions assistées (dangereuses pour les femmes, on le souligne rarement).

On trouve ce que l'on cherche, et on cherche ce qui intéresse le pouvoir, et le pouvoir cherche à se renforcer, et pour se renforcer, le profit. C'est là que la technique se dévoie et devient dangereuse. Le profit à court terme est souvent un anti profit à long terme, et le profit d'un groupe au pouvoir accroîtra la misère des autres. Là, c'est l'idéologie qui fonde à cette aberration.

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